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barbara mencik
"bacha"

Petite fille d’émigrés polonais venus travailler dans le Pas-de-Calais après la 1ère guerre mondiale, Barbara MENCIK a vécu toute son enfance avec sa famille dans la rue Pasteur de la cité minière de Oignies (Pas-de-Calais). C’est dans cette grande maison familiale des MENCIK que Barbara a fait ses premiers pas avant d’y faire ses premières courses sous l’œil d’un certain GUY DRUT.

En effet, cette ancienne fermette appartenait à la grand-mère de Guy DRUT avant que les parents de Barbara ne l’achètent et créent au rez-de-chaussée deux commerces (un de vente de vêtements pour femme « Bacha » et un salon de coiffure pour homme). Ces commerces se trouvaient à quelques centaines de mètres, et dans cette même rue, de la maison des grands-parents de Michel JAZY. JAZY, DRUT, était-ce un signe du destin pour devenir une autre « étoile » nationale de l’athlétisme. Le chemin du stade municipal de Oignies était-il prédestiné pour Barbara MENCIK? Certainement !
A son entrée en classe de 6ème au collège Pasteur de Oignies, la benjamine Barbara découvre l’athlétisme au sein de l’association sportive du collège et de fait, de l‘Etoile de Oignies grâce à son professeur d’EPS Jean-Marie HUGOT. Elle réalise ses premières compétitions sur les courses de haies, lance le disque et s’essaie aussi au saut en hauteur en compagnie de sa camarade de club recordwoman de France benjamine (1m67 -1983) la minime Martine SWINIECKI. Après une année de blessures (1983), elle retrouve en minime les aires de lancers de disque avant de se tourner vers le sautoir en hauteur du stade, sautoir qui va la révéler et discipline dans laquelle elle va plus tard exceller (championne de France, records de ligue et internationale). Par quatre fois, on la retrouve en finale nationale des interclubs cadettes (85-86-87) puis juniors-espoirs (88) où elle sera engagée sur le concours de hauteur ( et le disque) qu’elle remporte en 1988.
Après les années collège (1981-1985), la jeune athlète Barbara intègre en septembre 1986 la section sportive athlétisme du lycée Henri Darras de Liévin, et tout particulièrement le groupe de sauteurs en hauteur dirigé par un autre stelliste, Yves GERARD (recordman du saut en hauteur de l’Etoile Oignies) qui deviendra entraineur national hauteur (1992-2001). Aux côtés de son entraineur, sa progression est fulgurante et ses exploits lui font très vite prendre de la hauteur au niveau national ainsi que côtoyer les meilleures sauteuses françaises et mondiales lors de meetings, que ce soit en plein air ou dans les stades couverts.
Dès le début de l’année 1988, Barbara commence son ascension nationale. Elle participe à 5 championnats de France FFA et UNSS. Le bilan est très positif. Elle glane deux titres et deux accessits. Son podium sur piste couverte FFA (3e/1m72) puis son titre national estival aux France juniors FFA à Créteil (1m79-record personnel), ses performances en meetings, lui permettent d’obtenir sa première sélection en équipe de France jeune lors d’un match France/Allemagne à Nancy (4e/1m71). Elle participe aussi durant l’été aux championnats de France de 2e division (14e/1m70).
L’année suivante (1989) sera encore meilleure pour Barbara MENCIK qui vient de passer junior 2. Elle fait un carton plein en remportant tous les titres nationaux de sa catégorie en FFA hiver (1m79) comme été (1m83) et la même chose en scolaire. De plus, elle égale le record indoor du saut en hauteur sénior de la ligue Nord-Pas-de-Calais et détient seule les records juniors et espoirs avec un saut de 1m86 avant d’exploser son record personnel plein air un soir de meeting à Villeneuve d’Ascq (1m88). Elle porte à 3 reprises les couleurs de l’équipe de France jeune et cerise sur le gâteau, elle participe aux championnats du monde junior en fin aout 1989 à Varazdin (You). Dans ces championnats d’Europe juniors, elle gagne sa place en finale après avoir franchi 1m73 lors des qualifications. Malheureusement, lors de l’échauffement de la finale, Barbara se blesse à la cheville et ne peut pas sauter. L’opération des ligaments est inéluctable. Serait-ce le signe d’une scoumoune qui va poursuivre Barbara durant toute sa carrière d’athlète? Peut-être, mais la battante Barbara au moral d’acier croit en son potentiel et travaille dur pour réussir son rêve (2m00) et elle s’en approche progressivement. Le bilan de cette fin d’année 1989 est positif car ses records personnels ont explosé : 1m86 en hiver (+10cm) et 1m88 en été (+9cm).
En 1990, Barbara se relève de son opération du dernier été et continue sa progression. Elle revient dès les championnats d’hiver à son meilleur niveau et se place un podium scolaire (2e/1m80) et un podium fédéral (3e/1m81). Elle remporte également en février, la finale de la coupe des sauts DIMA-SPORT avec l’équipe régionale NPCA en terminant 2e du concours (1m76) derrière la parisienne et ex-stelliste, Valérie STREBELLE (1m79). La saison estivale est encore mieux avec 2 titres chez les jeunes et une 3e place en élite avec un saut à 1m86 qui la replace à 4 cm de son record indoor (1m90) et l’élève au 7e rang national. Elle est récompensée par une participation internationale à Denia (Espagne) dans un match moins de 22 ans où elle se monte sur la 3e marche du podium (1m84). Ce retour en force durant toute cette saison 1990 peut laisser croire à une renaissance de Barbara au niveau national, que le plus dur est derrière elle et que l’avenir l’emmènera au firmament. C’est bien sûr, le pire que l’on peut lui souhaiter.
Et en ce début de saison 1991, son record de ligue (1m90)  lors d’une réunion régionale ,le 22 décembre, jour de son anniversaire, sa victoire en Elite en salle (1m84) et sa 4e place au Trophée Saint-Yorre de Paris-Bercy (1m88) permettent de croire à de beaux jours sur les sautoirs estivaux et pourquoi pas de commencer à rêver aux Championnats du monde 1991 de Tokyo et … à Barcelone 1992! Une sélection pour les championnats du monde en salle à Séville vient également lui prouver qu’elle est bien une pièce maitresse du saut en hauteur dans l’hexagone. Mais encore une fois, la scoumoune va croiser le chemin de Barbara. Une blessure l’écarte des sautoirs et l’empêche de disputer les premières compétitions estivales de façon sereine. Sa préparation est retardée mais cependant Barbara fait une excellente rentrée avec une victoire (1m84) lors du 2e tour interclubs à Sotteville-lès-Rouen, puis repart à la conquête des pistes, comme lors des championnats départementaux à Lens où elle gagne facilement le 100m haies (15.32) «sans pouvoir exprimer totalement, faute d’adversaires » (in Voix du nord du 11 juin 1991) mais ce qui est normal, loin de son record de 1990 (14sec96). Qu’à cela ne tienne, les championnats régionaux permettront de se confronter au gratin régional, qui plus est, sur ce même stade lensois. Après avoir remporté la veille, le concours de hauteur dans des conditions météos difficiles (1m80), Barbara s’aligne comme prévu dans « la logique de préparation» le dimanche 16 juin 1991 sur le 100m haies régional afin de travailler le rythme en vue de la Coupe d’Europe mais aussi avec l’envie de faire un bon chrono sur cette épreuve qu’elle apprécie. Mais encore une fois, tout ne se passe pas comme prévu et une chute dramatique au passage de la dernière haie va enlever tout espoir de participer à des concours pendant de nombreux mois (France, Coupe d’Europe, jeux méditerranéens , Championnats du monde de Tokyo…) car la blessure est grave ! Arrachement des ligaments du genou gauche (sa jambe libre) nécessitant une opération d’urgence et probablement une greffe, comme le souligne le diagnostic du docteur Gueriot, médecin de la ligue d’athlétisme. Triste sur la civière, à la sortie de la piste du stade Léo Lagrange, la courageuse Barbara disparait pendant de longs mois pour se faire soigner et encore une fois, dans la galère, elle trouve les ressources pour se reconstruire, pour renaitre de ses cendres « sans bruler les étapes » au centre de rééducation fonctionnelle « L’espoir » à Hellemmes avec l’objectif « d’être présente aux Jeux de Barcelone et d’être la 1ère française à 2m00 » ( in Voix du nord du 8 nov 1991)

Douze mois après sa chute, lors de la saison 1992, Barbara revient conjurer le sort sur les pistes et repart à la conquête des sautoirs, des victoires, des titres ! Lors des interclubs, elle passe 1m76 au 1er tour qualificatif puis 1m80 lors de la finale au Stadium Nord de Villeneuve d’Ascq. Lors de championnats de France à Narbonne de juin, Barbara réalise un bon concours (5e/1m87) qui lui permet de retrouver encore une fois sa place en équipe de France avec une sélection pour la Coupe d’Europe des -23 ans à Villeneuve d’Ascq . Barbara MENCIK peut être fière de son retour au haut niveau. Elle arrive même à s’assoir facilement sur le toit régional (1e/1m84) loin devant la deuxième (1m78) et se place au 6e rang national à 6 cm de Sandrine Fricot (1m93), la championne de France en titre mais malheureusement, ses 1m87 sont trop bas pour prétendre à une sélection aux J.O.


En 1993, Barbara s’investie également au niveau de la ligue et est élue sur un siège « haut niveau » mais sa volonté reste intacte, « travailler » pour être plus performante sur les sautoirs. Sa 4e place lors des France Elite en salle sur ses terres liévinoises (1m85) reste cependant une petite déception. C’est la 1ère fois qu’elle ne monte pas sur un podium lors d’un grand championnat. Tant pis, il faudra travailler davantage pour mieux sauter l’été. C’est ce qu’elle fera pour remporter l’argent aux championnats Elite d’Annecy (2e/1m84) et surtout lors d’un concours au Luxembourg, elle égale en plein air son record en salle réalisé en 1990. On peut croire que la grande et blonde Barbara est de retour et qu’elle va nous émerveiller lors des prochaines saisons.
C’est ce qu’elle fait dès les premiers mois de l’année 1994 très riches en compétition en salle pour Barbara. Par deux fois, elle se dirige vers la piste belge de Gand pour retrouver de bonnes sensations internationales. D’abord le 15 janvier où elle réalise sa meilleure perf de l’hiver (1m88) puis le 6 février lors d’un match « amical » Belgique-France (3e/1m80) avant de participer au meeting Vittel du Pas-de-Calais à Liévin avec le gotha européen. Dans ce concours, elle termine à la 8e place (1m88), battue aux essais par une russe et Maryse Maury, la n°1 française. Elle remporte en fin janvier à Nogent/Oise son dernier titre universitaire (1m81). Ainsi grâce à sa performance à Liévin, l’hiver se termine par une deuxième place (1m88) au bilan national français, 1 cm derrière Maryse Maury (1m89). Mais encore une fois, le sort sera contre elle, et Barbara MENCIK ne pourra pas sauter lors de l’été 1994, le dernier sous les couleurs stellistes.
En effet, après 13 saisons sportives licenciée à l’Etoile Oignies, Barbara MENCIK décide de changer de cap et de rejoindre les rangs de l’US Tourcoing en 1995. Cette première année au sein de la « Team UST » sera la meilleure de ses 3 années sous le maillot tourquennois. A plusieurs reprises, elle égale le record du club (1m78) détenu par Béatrice LEPAGE depuis 1985, d’abord le 16 juin lors du meeting de Sotteville puis lors de sa participation au championnat de France Elite où elle termine au pied du podium (4e/1m78) au stade Charlety. Pour sa dernière saison sportive d’athlète, Barbara MENCIK ne réussira pas l’exploit d’obtenir un podium ni d’être finaliste lors de son dernier concours de hauteur lors d’un championnat de France Elite (19e/1m65) dans lequel Maryse MAURY Edwange-Epee remportera son 19e et dernier titre en hauteur (1m85).
La carrière de Barbara MENCIK, riche en exploits pour cette athlète « qui s’engageait et prenait des risques» (dixit son entraineur Yves GERARD) mais malheureusement tristement riches en blessures qui lui ont perturbée à plusieurs reprises sa progression et ont nuis à une plus grande carrière internationale. Avec les coureuses Sylvie CLAUSSE, Laurence DUQUENOY-RICORDEAU, Céline LARNOIS et les sauteuses en hauteur Valérie STREBELLE et Martine SWINIECKI, Barbara MENCIK fait partie du groupe fermée des six « Stellistes » internationales qui ont redoré dans les années 90 le blason de l’Etoile Oignies dans et hors l’hexagone. Avec 9 sélections dont 5 « Internationale A », Barbara MENCIK représente la 2e athlète de la section féminine (créée en 1974) la plus capée mais la plus titrée (10 fois championne de France fédérale, scolaire et universitaire). Nous pouvons bien sût féliciter cette gentille et souriante athlète d’avoir porté haut et fort les couleurs stellistes mais aussi à ses parents et son entraineur de toujours Yves GERARD pour l’avoir épaulée tout au long de sa vie sportive.

 

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C'est dans le cadre du centenaire de la convention franco-polonaise d'immigration massive dans le Pas-de-Calais (1919-2019)

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